Hola, que tal ?!!
Avant de commencer cet épisode, je m’adresse à toi, nouvel arrivant sur ce blog. Tu n’es pas forcement au courant de qui est le conteur ? Ou encore la raison de cette nouvelle aventure ? Je t’invite à clicker sur le lien ci-dessous, le texte que tu y trouveras englobe toussa toussa…. Au passage, n’hésites pas à partager le lien avec ton entourage, la cause est noble.
Jumping zeb’Tour’ – Cagnotte caritative
Sinon, si tu veux lire les épisodes précédents, il te suffit de faire défiler la page d’accueil…cqfd 😀
Petite parenthèse effectuée, maintenant, la suite…
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Etapes n°35 – Dimanche 18 Decembre 2022 – J+60
Cette journée aurait pu être comme une autre…
La finale de la coupe du monde de footchbol oppose l’équipe nationale contre celle de la France. Le peuple Argentinos attend une réussite totale de ses protégés car depuis 1986, date du dernier sacre acquis avec le dieu Maradona…nada !
Je quitte Las Grutas de bonne heure pour rejoindre les copains Bretons et Provençaux à Puerto Madryn, la péninsule de Valdes, pour aller visionner ce match.
4 hrs de trajet rectiligne plus tard, je me pointe sur ma destination finale, et là, patatra…
Maguy en guest-star
Je ne la sens pas en forme depuis le départ matinal et lorsque je finis l’installation du nouveau campement, je me dis qu’il doit y avoir une vis à resserrer quelque part pour lui redonner sa vigueur légendaire ?
Des vis ? Kesydit le gonz ? En photo, c’est mieux ….
Et c’est en m’attelant à la tache que je tombe des nues, la pièce qui fait la jonction entre la partie basse de la prothèse (genoux/Tibia/pied) et la partie haute (Emboîture) est pétée !
Je te la fais courte, c’est un organe névralgique, indispensable au fonctionnement et bien sur, je n’ai pas pensé à prendre du rechange puisque Maguy est encore en www. Le rodage de la mécanique fut effectué comme il se doit depuis quelques temps….Autrement dit, elle est neuve si tu n’avais pas saisie la métaphore à deux francs cinquante 😛
D’un point de vue psychologique, cet oublie est assez révélateur sur l’état d’esprit du conteur car finalement, après toute ces années de compagnie, elle fait partie intégrante du corps et de l’esprit.
Cela dit, histoire de t’embrouiller un peu le teston, il faut que je te partage un autre truc, une découverte pour ma culture, en rapport avec le paragraphe que je viens d’écrire ci-dessus :
“L’illéisme, à savoir parler de soi à la troisième personne, à la manière d’Alain Delon, permettrait de prendre de meilleures décisions”
Fichtre ! Tu le savais toi ? On est bon, j’ai mon fil conducteur pour la suite de l’histoire 😀
Revenons stp
Comment sauver ce qui peut encore l’être ? La meilleure décision fut de consolider l’ensemble avec un serre-joint de plombier, fourni par une rencontre fortuite, puis de se déplacer avec les béquilles comme si j’avais une jambe en rééducation, tu vois le topo ?
Solution d’urgence qui me permettra dans un premier temps, d’aller voir le match sur la plage en très bonne compagnie, sur grand écran, avec des ouais, des silences, des ouais, des silences….etc, tu connais la suite.
Pour le coup, je suis heureux pour le peuple argentin, vu la crise économique qu’ils se prennent dans la tronche, on va dire que cela permet de souffler un peu moralement le temps d’une journée.
Du pain et des jeux…
Total kilométrique du jour : 270 – Cumulés : 12353 kms
– Chronologie d’un mois passé en compagnie de l’Arlésienne pour maîtresse.
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Rapidement, mon prothésiste made in Marseille (BTC Orthopédie) fait partir la pièce via Chronopost.
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Deux semaines s’écoulent, toujours rien dans la boite aux lettres du camping. Kepassa ?
Quelques soucis administratif à l’airport de Marignane et puisque c’est la période des fêtes de fin d’année, on peut aussi se permettre de paumer le colis à Paris. Ma fois !
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Troisième semaine, mon prothésiste m’envoi en urgence un second colis.
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Quatrième semaine, le numéro 2 arrive à Buenos Aires mais pas que, nous apprenons que le colis précédent est aussi sur place ???!!! Chez Chronopost, on sent qu’il y a du level…
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Cinquième semaine, les deux colis sont bloqués par les administrations pour diverses raisons qu’il est difficile de comprendre pour nous autres.
Quand je raconte cela aux natifs, systématiquement cela procure un rictus proche du tic avant d’enchaîner avec tact….bienvenidos en Argentina !
Pour ma pomme, je ne suis finalement pas étonné d’apprendre la nouvelle, j’avais lu dans quelques discussions de voyageur que l’envoi de pièces mécaniques ou autres pour véhicule dans ce pays était problématique avec la Adouana.
Avant de terminer cette chronologie, tu imagines bien que mon coup d’oeil photographique n’a pas chômé pendant cette attente interminable alors pour l’agrémentation, je me dois de te raconter un peu ce quotidien d’un voyageur au long cours échoué.
Chaque matinée fut occupée par mon activité sportive de prédilection, non négligeable pour le teston et la salud plus généralement. Effet boomerang oblige, le propriétaire de l’établissement me trouve une solution de substitution à mon problème. « Bouge pas, je vais te trouver un tourneur fraiseur »
Diego me réalisera une copie en acier de la pièce originale, permettant de me libérer des béquilles pendant mes déplacements quotidiens. J‘entends encore la Maguy pousser la chansonnette sur un air “Libérée, délivrée..la la li la lère….” (La reine des neiges, qui ne connait pas ce bourrage de crane ?).
Désormais, on peut dire que je connais Puerto Madryn de long en large, ses plages, les marées….
La baie de la cité est connue pour y recevoir les baleines venant mettre bas avant de prendre la migration plus au sud. Normalement, elles sont là jusque fin Novembre. C’est ballot, le timing aurait pu être bon !
Je ne verrai pas les mammifères marins, mais à la place quelques habitués de sport nautique, me donnant parfois quelques hallucinations photographiques. Ai je vu une nageoire ?
Un peu plus au nord, il y a la péninsule de Valdes, classée à l’Unesco, accueillant Pingouinos, Elephant de mer et autres Phoques sur ses rives. En saison hivernale, on peut y observer des Orques venir faire leur prélèvements.
Les prédateurs viennent s’échouer sur la plage pour essayer de choper les ensuqués du soleil n’ayant pas pris garde à la menace qui venait des fonds marins. Spectacle garantie ! Je t’ai trouvé une vidéo, tu click sur le bleu
Je n’irai pas là-bas puisque ce n’est plus la saison, de plus, l’accès est essentiellement composé de piste sur une grande distance. Néanmoins, j’aurai quand même droit à ma dose d’observation des phocidés se faisant dorer la pillule sur un site plus proche de Madryn et avec moins de parcours sur piste à faire.
Une fois que j’aurai usé le capitale balade dans le secteur, il faudra aller un peu plus loin au sud, à 80 bornes, pour visiter la petite cité balnéaire de Rawson, ses bateaux de pêcheurs à crevettes.
Pour l’anecdote, à l’entrée du port, ce sont les militaires de la marine qui accueillent ma demande photographique du lieu et dès le départ ? C’est un non catégorique pour raison administrative que je comprends parfaitement mais l’un d’eux est curieux sur ce que je fais dans le coin, le scoot, le voyage et de bon an mal an, ils finiront par me laisser rentrer pour faire deux trois shoots pour la forme et continuer la discussion durant la demi-heure. Muy sympatico !
A quelques encablures, j’y retrouve un “congénère” de la célèbre Sardine qui boucha le port de Marseille….
J’apprendrai plus tard, que ce bateau fut coulé suite à un mouvement de protestation sociale.
Non loin de Rawson, il y a la ville de Trelew où fut découvert il y a peu, le plus grand dinosaure de l’histoire. Plus de vingt mètre de hauteur et 40 de long. J’aurais aimé visiter le musée de la paléontologie mais il fut fermé, férié oblige.
Enfin, il y a eu cette rencontre inopiné avec Fabian, magasinier d’une quincaillerie, je le sollicite une première fois à l’occasion d’achat pour Maguy. Il me chambre volontier lorsque je lui annonce être Franchich, la finale, toussa toussa. C’était marrant !
Je le revois une seconde fois pour une autre dépense et à cette occasion, il me demande ce que je fais pour la soirée du jour de l’an ? Nada ! « Alors vient à la maison, nous faisons un Asado en famille et copains » (Le fameux barbecue version argentine).
Pourtant, il sait que je ne parle par leur langue, je commence à avoir quelques notions de base mais de la à participer à une discussion philosophique de comptoir, il y a un monde ! Mais pour lui, ce n’est pas important.
“On s’en fout, vient !” Le lever de coude est universel…. Incroyable altruisme ! Inoubliable !
Cette soirée permettra de m’échapper du camping où chaque locataire s’employa à faire son propre barbeuk, devant mes quartiers. Odeurs de bois cramés et de bidoches à profusion, une belle kermesse ! Il ne manquait que la boule à facette et quatre spots…
A plusieurs reprises durant ce mois écoulé, il m’invitera pour rencontrer ses amis et goûter à leur tradition culinaire, le tout dans une simplicité absolue comme j’aime.
- Epilogue
Voila pour le petit speech positif de l’interruption du voyage mais pour l’autre version ? Quand est-il ?
Alors au tout début, j’analysais la situation avec beaucoup de sagesse et de détachement selon quelques principes de vie. Comme un mal pour un bien, j’allais pouvoir me reposer, reprendre de l’énergie afin de mieux repartir pour la suite de l’aventure, d’autant qu’à ce moment là, la météo plus au sud n’était pas vraiment bonne, tempête de vent et flotte à profusion.
Sauf “qu’Amandonné”, je commençais à tourner en rond tel un Dauphin dans un bassin d’un parc aquatique et avec les péripéties accumulés des colis, la vie au camping pas si simple, le tout a fini par saper mon optimisme générale, comme si j’étais en train de m’éteindre, un sentiment jusqu’à lors inconnu….
Cela ne pouvait plus durer, comme on dit chez moi “Mon vier maintenant !”
Je n’ai pas eu besoin de consulter Alain Delon pour prendre la décision de fuir ce sentiment négatif pour le bien de ma santé psychique et si les colis arrivent un jour au camping ? Je reste en contact avec la réception qui m’en informera, Fabian se chargera de venir le ou les récupérer, pour le reste, nous aviserons….
Bertrand, Toto, Amad, Gab de BTC et toute ma bulle internet pour vos prises de news, vos propositions d’aides etc, à todos, je m’incline bien bas, merci !
Total kilométrique du mois : 960 – Cumulés : 13313 kms (Comme tu peux voir, j’ai pas mal tourné en rond..)
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Etapes n°36 – Mercredi 18 Janvier 2023 – J+90
Avant de quitter Puerto Madryn, je file chez Diego, le tourneur fraiseur, en fin de matinée récupérer ma commande d’une deuxième pièce de rechange, pour le “au cas ou”.
Ensuite, gaz pour Rada Tilly où je m’y pointe en fin de journée après 7 heures de route toujours aussi droite mais putaing cong que c’était bon ! Je retrouve du smile !
Total kilométrique du jour : 463 – Cumulés : 13776 kms
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Etapes n°37 – Jeudi 19 Janvier 2023 – J+91
Direction San Julian.
On m’avait dit, gaffe aux Guanacos qui traverse la route, finalement ce sera les Nandous, une espèce de mini autruche qui auront la primeur de mon passage furtif.
Ces deux espèces étant hyper craintives, sauvages, il sera difficile de pouvoir en tirer le portrait correctement.
J’arrive sur la destination du jour en début d’aprem et après avoir installé le campement, je découvre un peu l’histoire du site.
C’est ici que la première messe chrétienne sur le continent fut prodigué par Magellan, en l’an 1520, alors en expédition sur la route de l’ouest, l’asie.
“La ville possède un port de navigation important et un aéroport, lequel est cependant inactif depuis 2006. Ce dernier à eu une importance certaine lors de la guerre des Malouines, ce qui a durablement touché la population, voyant les avions revenir moins nombreux qu’ils ne partaient…’”
A travers mes déambulations routières, je découvre qu’il y a une importante colonie de pinguinos accessible en bateau, une agence de tourisme, un rdv, je me paye la sortie pour mon cadeau d’anniversaire, hbd zeb ! Je ne boirai pas de 51 vu que je ne suis pas adepte du pastis … 😀
Nous ne sommes que 5/20 possible sur le promène couillon, un privilège ! Dans un premier temps nous aurons la chance de voir des Dauphins de commerson venus à notre rencontre, puis c’est le débarquement sur la plage qui abrite les piafs sans ailes. Quasi indifférent à la présence humaine passagère, sauf quand tu t’approches un peu trop de leur bulle. Enfin, nous irons observer depuis la rive les cormorans bleus, une espèce endémique, pour finir l’excursion.
Très beau moment.
Total kilométrique du jour : 445 – Cumulés : 14221 kms
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Etapes n°38 – Vendredi 20 Janvier 2023 – J+92
D’habitude, je me renseigne sommairement sur la météo à venir, savoir s’il y a risque de flotte et au cas ou s’y préparer. Dans cette région du globe, il faut rajouter un autre facteur et non des moindres, le vent. Tu trouveras sur ce lien une excellente synthèse de ce qui sévit sur cette partie du globe.
Ce matin, il est annoncé seulement sur une partie du trajet sauf que finalement, il arrivera plus tôt que prévu avec une puissance inattendue. Lutter contre les forces de la nature pour garder une ligne de conduite afin d’éviter la sortie de route fut sportive ! Une bonne trentaine de kilomètres pour une mise en jambe inédite. De fait, la consommation de carburant change radicalement ainsi que l’autonomie qui en découle.
Je me pointe à Rio Gallegos, dernière ville avant la frontière, en milieu d’aprem.
Total kilométrique du jour : 383 – Cumulés : 14604 kms
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Etapes n° 39 – Samedi 21 Janvier – J+93
Journée administrative.
Quand je quitte le campement pour rejoindre la frontière se trouvant à 60 kms, il n’est que 6 hrs du matin. Je pensais que ce serait une heure de départ suffisante pour être aux premières loges devant le bâtiment de sortie du territoire, ce ne fut pas le cas mais comme d’habitude, par malice j’arrive à me faufiler avant l’ouverture du bureau prévu pour 8 heures. Les formalités de sortie se passeront comme une lettre à la poste.
Vient ensuite l’autre poste frontière, celui du côté Chilien où je n’aurai pas d’autre choix que de suivre mes semblables dans les méandres d’une organisation locale pour le moins étonnante, avant d’obtenir le tampon d’autorisation de territoire sur le passeport.
En revanche, les papiers d’importation pour le scooter ainsi que le contrôle sanitaire de la douane, se passeront beaucoup plus vite !
Autrement dit, je n’ai pas eu à déballer toute mon organisation à la recherche de fruits, légumes, miel etc qui ne sont pas autorisés à l’importation par le particulier. Le gouvernement entend protéger son patrimoine naturel…. La douanière fut très sympathique avec le voyageur, me donnant quelques renseignements sur son pays.
Au final, seulement 2h30 auront suffit pour sortir de l’Argentine et rentrer au Chili, le 3ème pays du road-trip.
Et pendant ce temps écoulé, la pluie fit son apparition. Elle m’accompagnera durant les 55 kilomètres qui suivirent jusqu’à la prochaine étape, le passage du célèbre détroit de Magellan sur Ferri-bo-at.
Bienvenue en Tierra del fuego ! L’île que se partage l’Argentine pour le côté Est et le Chili pour le côté Ouest.
Le lieu porte bien son nom pour deux raisons, l’une étant cette couleur jaune omniprésente de l’environnement. Je pris un énorme plaisir à me traîner encore plus la B… que d’habitude pour profiter de ce passage. Ce sera aussi l’occasion de tomber en panne sèche… 😀
En revanche, ce décors brute mais à la fois enchanteur pose questionnement, il n’y a aucun arbres à l’horizon ? Tu devines la seconde raison ? Le passage régulier à diverses intensités d’Eole, rend impossible à toutes essences forestières de s’y développer.
Quelques heures plus tard plus au sud, je retourne en Argentine avec les mêmes paperasses administratives matinales de part et d’autre.
A Rio Grande, c’est la découverte de la casa Azul de Graciela qui loue son terrain pour accueillir les voyageurs autonome du monde. Elle partage son salon, sa cuisine, son café, sa bonne humeur…. The place to be, Me gusta ! Ce soir là, nous étions cinq Franchich à papoter dans le salon.
Total kilométrique du jour : 392 – Cumulés : 14996 kms
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Etapes n° 40 – Dimanche 22 Janvier 2023 – J+94
Au cinquième jour de route consécutif, le départ fut un peu plus tardif que d’habitude, je n’ai que 200 bornes à faire. La météo semble correct, pas trop de vent sauf en milieu de journée sur Rio Grande, mais de toute façon ça ne sera plus mon secteur.
Néanmoins, la température a chuté, il ne fait qu’un petit 8° lorsque je quitte les lieux. Rien d’anormal, nous sommes en période estivale…
Je continue à me traîner paisiblement dans ce cadre gigantesque, pastel de couleurs chatoyantes, horizon infini jusqu’à ce que j’aperçoive enfin les premiers pics de montagne, des arbres, les prémices de la cordillère des Andes.
Il faudra passer un petit col et encore quelques kms pour atteindre le but ultime de cette première partie de voyage, El fin del Mundo, Ushuaia !
La citation de saint Exupéry “Fait de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité” prend ici une douce vérité.
C’est un autre fait marquant, un autre graal à rajouter à cette vie de motard avide de grande espace même si pour cette fois encore, le voyage se déroule en scooter mais après tout, peu importe l’engin, seule la destination compte, n’est ce pas ? Et puis de toute façon, selon moi, ce n’est pas le destrier qui fait le motard.
En juillet dernier c’était le célèbre Cap Nord de la Norvège, le point septentrional du continent européen, me voila 6 mois plus tard à l’inverse, le point méridional du continent Américain……
Quelques chiffres vite fait :
Parti le 20 octobre de Cayenne, il m’aura fallu 94 jours pour parcourir 15265 kms avec 461 litres d’essence, portant la consommation moyenne du scoot à 3,01 lit/100. Le tout réparti sur 40 étapes…
Que dire de plus ? Bref…..comme on dit !
Je prends mon temps pour visiter un peu les lieux allant jusqu’à m’octroyer une pose shooting selfie pour immortaliser l’instant mémorable.
Et c’est la que m’interpelle un gars, me demandant si je parle la langue roosbef ?
Si, un poco ! Il comprend très vite que je suis français, vu mon accent de derrière les fagots, avant d’enchaîner en me baragouinant ma langue.
Jeff et son épouse sont avec un couple d’amis, ils sont de New York et doivent embarquer pour une croisière de 10 jours en partance pour l’antarctique dans l’heure qui suit.
Les deux couples sont totalement fascinés devant le scooter en guest-star quand ils me questionnent. Comment est-il possible de faire autant de kilomètres avec un si petit engin sur deux roues ? Comment est-il possible que tout le matériel de camping, quelques vêtements etc soit dans ces sacs ? Comment est-il possible de vivre ses rêves le plus simplement possible ? Yes we can aurait répondu Barrack Obama… 😀
“Si tu passes à New York, appele moi !” … avec plaisir !
Je file me restaurer, au hasard, une guérite, barbecue, Pan Chorizo (pain saucisse), par deux fois, au diable la gourmandise, je profite du moment, ne réalisant toujours pas ce que je vis, je partage ma joie sur les réseaux sociaux.
Enfin, je prends la direction du camping qui rapidement me confronte à un questionnement. Une piste de deux kilomètres dont une partie se passant sur une côte, le terrain d’accueil étant lui même en contre-bas.
En soi, ce ne fut pas un problème sauf qu’il y a un détail que je ne peux pas négliger et c’est ce que je demande à la tenancière des lieux.
“Demain et mardi, ils annoncent la flotte, tu confirmes ? Comment est la piste lorsque c’est humide ? »
Dans ces conditions, mes expériences routières me ramènent toujours au souvenir du Vietnam, un glissement de terrain, 30 cms de boue collante et une bonne gamelle qui marqua l’esprit. Alors si je peux éviter de renouveler sciemment une glissade de ce type….
Du coup, je repars en ville le temps de me donner un peu de réflexion ou de chercher un autre plan ? Complicado !
Il faut savoir que sur Ushuaia, en terme de logement, le camping à 6 euro est de loin le plus économique. Ici, pour le moindre lit en dortoir c’est minimum 25/30 euro.
J’avais l’intention de rester ici quelques jours, le temps d’écrire cet épisode, de faire l’entretien du scoot (vidange, changement du pneu arrière), finalement, si tu connais mon côté impulsif à l’opposé du syndrome « Alain Delon », je reprends la route pour rejoindre mon point de départ matinal, la casa azul à Rio Grande.
Petite aparté, si tu es adepte de randonnée, El fin del Mundo sera ton paradis. Pour ma pomme, aucun regret vu que ce n’est pas vraiment dans mes capacités physiques d’autant qu’il faut préserver la convalescence de la belle.
Ceci dit, je sais très bien qu’il est dommage de partir si vite sans réellement profiter du moment solennel et de la vue environnante mais je me dis que ce décors n’est que le début de ce qui m’attend plus haut. les jours qui vont suivre vont être exceptionnels…
Comme je te disais plus haut, je savais que le vent serait présent sur Rio Grande mais je n’imaginais pas à quel point.
Sur les derniers 50 kms, il a fallu lutter de plein fer et lorsque tu penses en avoir fini aux abords de la cité, ce fut le pire….
Il y avait longtemps que je n’avais pas utilisé le potentiel de la cavalerie du scoot. La vitesse de 100 km/hr était un minimum pour affronter les coups de butoir constants, une lutte acharnée de tous les instants. La vue de l’artiste de rue en équilibre au premier feux rouge, donnera le coup de sifflet finale du match.
Bienvenidos en Patagonia ! Me diront certains, pour autant, cet épisode sportif quelque peu stressant aura eu l’avantage
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De me donner encore un bon aperçu de la force du vent.
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Désormais, je connais les capacités de mon destrier dans pas mal de condition de route.
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Deux cent kilomètres de moins à faire pour retourner à la frontière.
Comme d’hab, ne regarder que le positif des situations données.
Chez Graciela, mi profesora d’espagnol, il y a une autre clientèle éclectique présente. Trois Allemands voyageant avec un van qu’ils ont acheté en Colombie, trois Argentins en moto, un Colombien et un Roumain en vélo et ton conteur, arrivant avec ses grands sabots en ce début de soirée, qui vient semer le trouble dans l’ambiance calme du salon ou chacun vaque.
Total kilométrique du jour : 469 – Cumulés : 15465 kms
Ushuaia bordel ! Je n’en reviens toujours pas….well done ! Ci dessous, la map du jour et la map gobal qui commence à prendre une jolie tournure :
A suivre…et plush dan’l’bush !
le zeb
Toto
Le top ma Salette, gaffe à toi hier.
La bizouille Carcasse
Martine guyana
Superbes et grandioses paysages, tu dois en avoir plein les mirettes. Je suis heureuse que tu ai pu réparer Maggy. Prend bien soin de toi et de ton destrier. Bises de Guyane
Fifi guitare
Ah ! On avait hâte de connaître toutes les dernières péripéties. Quelle belle aventure ! Et toutes ces rencontres, bravo pour ta persévérance. Maintenant : la remontada !
Gabriel
Top!
Vraiment hâte de lire la suite !
nancy
Encore un carnet de route captivant. Bravo pour cette aventure au-cours de laquelle, se greffent parfois des imprévus « de taille ».Une fois encore tu a su faire preuve d ‘inventivité, de patiente, de courage.Chapeau bas!!!
On va suivre la suite bien entendu avec un réel plaisir. Au top!!!
La bise
Fabienne MONTOYA
Good morning warrior !
PARDI même en méditation, arriver à s’observer de l’extérieur donne une vision très « objective » !!!
BRAVO pour cette force mentale qui t’anime, tu es un exemple pour tous, enfi..pour moi c’est certain, je m’incline, tu as tout mon respect !
Et c’est bien ce que je disais, un article aux petits oignons, ma foi USHUAIA , Y A RIEN LA?!?!
Tu m’as encore brulé la rétine avec tes toffs de ouf , milles mercis poulpanasse satanasse, indécrotable baroudeur au long cours !
Ride safe and take care copinouuuuuu
Eric Vadon
Hola amigo voyageur, ça fait toujours plaisir de te lire. Par contre, je ne te remercie pas pour la chansonnette de la reine des neiges de bon matin juste avant d’aller se foutre dans une eau pourrie à 13°C mOssieur ! grrrr ! Je déteste cette chanson à cause de ma belle fille qui m’en a fait bouffer à chaque fois qu’elle voulait me faire maronner (à chaque fois donc ! ah ah)
Je continuerai ma petite lecture un peu plus tard.
Sinon, vite fait pour info (je n’ai pas fini de te lire donc je ne sais pas encore où tu en ai mis à part que tu es vers Ushuaia). Quand j’étais passé par le coin, en remontant vers le Chili, j’avais pris un bac à Porvenir je crois (je ne sais plus le nom il faudra que je vérifie car c’est peut être un bled plus bas sur la carte) . Si tu le prend, regarde pendant la navigation, j’avais pu très bien observer près de la coque des petits dauphins noir et blanc (dauphins d’Hector si je ne me trompe pas, en tout cas, ils y ressemblais beaucoup, ils sont superbes). Enfin voilà, tu me fais encore rêver de retourner un jour dans ses coins splendides. Et fait attention aux vents ! Bises et bonne année en retard mais quand même dans les temps hi hi
JEAN MARC ZAMMIT
Salut Christophe, avec mon épouse Carole appuyée sur mon épaule nous te lisons avec un énorme plaisir. Quel voyage…. Quel courage…. captivant….
Nous allons attendre la suite de ton (notre !!) voyage avec impatience….
Merci….c’est énorme…
Bise
Jean Marc Z